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Ecrit par par Créa'Tizef

Aristophane

Introduction

On ne sait pas beaucoup de choses sur la vie d’Aristophane, sauf qu’il est né vers -450, sans doute près d’Athènes, et qu’il est mort vers -386.

Aristophane est reconnu pour être l’inventeur de la comédie, comédies qu’il a été le premier à offrir au public grec. Il en compose plus de 40, dont 11 sont parvenues jusqu’à nous.

Buste d'Aristophane

Le style

Le style d’Aristophane, inédit, est un mélange de poésie, d’humour et de grossièretés, ce qui rend ses pièces très populaires. Son inspiration est sans limites, et il se permet tous les effets et toutes les audaces, comme le montre l’illustration de sa pièce « Lysistrata ».

Lysistrata

Toutefois, même si ses comédies peuvent paraître destinées à faire rire la classe moyenne par leur fantaisie verbale et leurs outrances, Aristophane témoigne d’une attitude franche et réfléchie face aux problèmes de ses contemporains, et il exprime ainsi ses convictions profondes de citoyen engagé dans la vie politique et attentif aux mouvements des idées.

La plupart de ses pièces ont été publiées pendant la Guerre du Péloponnèse, et sont donc profondément marquées par l’actualité.

Elles appartiennent à ce que l’on appelle la « comédie ancienne », dont la structure complexe est illustrée par une mise en scène à grand spectacle, pendant lequel, dans une sorte d’intermède, un grave discours est délivré d’un ton sérieux, qui donne aux spectateurs des conseils de morale et de politique.

Ses comédies sont donc un savant mélange des genres avant la lettre, où alternent des dialogues, des discours récités par le chœur et des scènes où se marient la musique et la danse.

Les idées

Sur le plan des idées, Aristophane est plutôt conservateur : fidèle à la tradition, il défend des valeurs comme la paix, la sagesse et la franchise, plutôt que de se laisser convaincre par les idées nouvelles propagées par les philosophes. En politique, il n’hésite pas à attaquer la démocratie athénienne chaque fois que des erreurs sont commises. C’est un auteur engagé dans les combats de son époque.

Dans « Les Acharniens », il plaide pour que cesse la guerre entre Athènes et Sparte, tout comme dans « La paix ». Il s’en prend à Cléon, un chef athénien favorable à la guerre, dans « Les cavaliers », et il reprend son plaidoyer dans « Lysistrata », où des femmes se refusent à leurs maris militaires pour les obliger à cesser la guerre.

Il tourne en dérision les vices de la société dans « Les guêpes », où il attaque les cours de justice, dans « Les oiseaux », où il couvre de ridicule les joutes oratoires de ses concitoyens, et dans « Plutus », où il s’élève contre la façon absurde dont les richesses sont redistribuées.

Il s’attaque directement à Socrate dans « Les nuées », où l’un des personnages porte son nom, en critiquant son attitude contraire aux intérêts d’Athènes. Il sera attaqué en retour par Platon, qui lui reproche d’être en partie responsable de la condamnation à mort de son maître, quand celui-ci écrit « Le banquet » : Aristophane y est un homme ridicule, pris de hoquet dès qu’il veut parler.

Aristophane s’en prend également à Euripide, dont il n’apprécie guère les innovations, dans « Les Thesmophories » et « Les grenouilles ».

Ce qu'il reste aujourd'hui d'Aristophane

Parmi les grands auteurs comiques de l’Antiquité, Aristophane reste à l’affiche sur les scènes du monde entier. Presque 2500 ans après leur composition, ses 11 pièces conservées restent un modèle absolu d’invention verbale, de spontanéité d’écriture et d’efficacité scénique.

Quelques maximes d’Aristophane :

« L’un sème, l’autre récolte. »
« A l’œuvre on connaît l’ouvrier. »
« Où l’on est bien, là est la patrie. »

Enfin, Edmond Rostand lui rend hommage dans la tirade du nez de Cyrano de Bergerac :

« Pédant : l’animal seul, Monsieur, qu’Aristophane appelle Hippocamelephantocamelos, dût avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »

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