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La prostitution en Grèce Antique

Plan de l'article

Introduction

La prostitution est une composante de la vie quotidienne des Grecs antiques dès l'époque archaïque, notamment dans les cités et les ports. La prostitution est une instance admise, comme le montre la présence de maisons closes, au grand jour. Par conséquent, la prostitution emploie une part non négligeable de la population et contribue pour une bonne partie à l'activité économique de la Grèce Antique, à l'exception de Sparte, au moins pour la période allant de 800 à 500. En effet, Sparte ne disposant pas de métaux précieux à l'époque, la prostitution n'était pas rentable pour les proxénètes dans cette ville.

Lorsque en 300 avant notre ère, des monnaies étrangères rentrèrent en masse en Laconie et à Sparte, Sparte devint une ville grecque comme les autres concernant la prostitution.

La majorité des " clients " sont des hommes, recherchant une aventure avec des femmes de tous âges ou avec des jeunes hommes (éromènes). La prostitution se vivait à l'époque sans gêne ni scrupule moral. En effet, les lois régissant la sexualité étaient très dures : les relations hors mariages avec des femmes libres étaient sévèrement réprouvées. En cas d'adultère, le mari trompé pouvait tuer l'amant pris en flagrant délit ; enfin, l'âge moyen du mariage était de 30 ans. Le seul moyen pour les jeunes Athéniens d'avoir des relations hétérosexuelles était de se tourner vers les prostituées ou ses esclaves. De même que pour les femmes, les relations sexuelles étant extrêmement codifiées entre hommes, la prostitution était la seule solution pour ceux qui ne pouvaient matériellement entretenir de relations pédérastes ou qui souhaitaient obtenir une prestation sexuelles taboue (fellation, …)

Courtisane et son client
Courtisane et son client

Qui se prostitue ?

La prostitution est une activité légale, soumise à Athènes à une taxe au profit de la cité. Toutefois, l'exercice de la prostitution est socialement honteux, et entraîne pas la suite la perte des droits civiques publics. En effet, Eschine explique que pour les Grecs, le citoyen qui n'hésitait pas à vendre son corps pour que les autres en obtiennent du plaisir n'hésiterait pas à vendre les intérêts de la communauté dans son ensemble. Par conséquent, les prostitué(e)s sont essentiellement du ressort d'esclaves, de non citoyennes (métèques), veuves pauvres ; de tous âges…

Au niveau de la prostitution, il y avait différentes gammes de prostituées : le " bas de gamme " était composé des petites filles exposées par leur père citoyen, qui étaient considérées comme esclaves jusqu'à preuve du contraire, ainsi que de prostituées des bordels d'État. Le milieu de gamme était constitué de prostituées indépendantes, racolant dans la rue, de toutes les manières imaginables, telle que par exemple l'utilisation de semelle laissant le message Akoloutchi, ce qui signifie " suis-moi " sur le sol, l'utilisation excessive de maquillage,… Enfin, le haut et très haut de gamme était formé par les hétaïres, qui en plus d'offrir des services sexuelles ponctuelles, disposent d'une éducation soignée et peuvent prendre part à des conversation entre gens cultivés, ce que l'on pourrait rapprocher avec les prostituées de luxe qui feraient office d'escort girls.

Concernant la prostitués hommes, ils étaient quasi-exclusivement composés d'éromènes pubères et jeunes, sans barbes, s'adressant pour une partie à une clientèle féminine, mais avant tout et surtout à une majorité d'hommes adultes.

Scène pédéraste, Éraste et Éromène, coupe attique à figures rouges, Ve siècle av. J.-C., musée du Louvre
Scène pédéraste, Éraste et Éromène, coupe attique à figures rouges, Ve siècle av. J.-C., musée du Louvre

Conditions des prostitué(e)s

Les prostituées étaient considérées comme des marginales dans la société grecque, qui officiaient souvent dans des bordels sales et étroits à même le sol. Les prostituées, comme je l'évoquais précédemment, ne disposaient d'aucun droits civiques, et vivaient d'un métier instable, aux revenus forcément déclinants au fur et à mesure que leur corps vieillit. Par conséquent, les prostituées devaient rapidement mettre de l'argent de côté pour pouvoir vivre décemment leurs vieux jours.

En outre, en absence de méthodes contraceptives fiables, le risque de tomber enceinte était dans tous les esprits des prostituées d'alors, ce qui explique pourquoi certaines ne pratiquaient dès lors plus que la sodomie. En dépit de ces conditions peu enviables, il faut néanmoins noter que la prostitution étaient le seul " travail " qui permettaient aux femmes de pouvoir manier l'argent, et donc augmenter leur relative autonomie. Cependant, même si les hétaïres sont indéniablement les femmes les plus libres de Grèce, il faut constater qu'elles sont nombreuses à avoir souhaité se rendre respectables en se trouvant un mari ou un compagnon stable.

Les tarifs

Les tarifs étaient très variables, et dépendaient de la personne, de la prestation demandée, ainsi que de l'époque et du lieu considéré. Il existe de nombreuses allusions au prix d'une obole pour les prostituées les moins coûteuses, quand Théopompe évoque un prix de 4 drachmes ou Philodème de Gadara cinq drachmes pour douze visites. Mais les prix peuvent exploser, comme dans le cas d'une jeune fille vierge, qui peut exiger cent drachmes, voire plus. Les prostituées pouvaient aussi assurer l'exclusivité de leur corps à une personne, ou à un groupe d'amis, qui ensuite se partageaient la prostituée " en parts égales ". Certaines prostituées, notamment les hétaïres, étaient très riches, pouvant gagner 20 à 60 mines (2000 à 6000 drachmes) pour un nombre de jours indéterminés, soit 20 à 60 ans de salaire d'un travailleur, comme notamment Théodoté ou Rhodopsis. Certaines prostituées gagnent 3 mines par jour, soit 3 fois plus que le salaire annuel moyen d'un travailleur.

Concernant les prostitués, à l'instar de leurs collèges féminins, leurs tarifs sont eux aussi extrêmement variables. Athénée parlent de transactions d'une obole, quand Straton de Sardes parle de cinq drachmes, …


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