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La pédérastie en Grèce Antique

Le mot pédérastie tend aujourd'hui à désigner l'attirance sexuelle d'un homme pour les garçons adolescents ou préadolescents, au contraire de la pédophilie qui concerne un homme ou une femme et un enfant pré pubère.

Le mot grec désignait à l'origine une institution morale et éducative de la Grèce antique, bâtie autour de la relation particulière entre un homme mûr et un jeune garçon, où les rapports sexuels n'étaient qu'une dimension de cette relation.

Durant des siècles, la pédérastie fut présente et visible socialement dans un nombre relativement important de civilisations et de sociétés (Grèce Antique, Chine, Italie lors de la renaissance, …) : tolérée, acceptée, tenue pour naturelle voire promue comme idéal amoureux, elle a pu exister sous différentes formes, diversement codifiées.

La pédérastie est aujourd'hui combattue, tant par les homosexuels lors de leur émancipation dans la seconde moitié du 20^ème siècle, qui souhaitent se démarquer de l'image négative de la pédérastie, que par l'église catholique combattant toute sexualité en dehors de la reproduction, et par l'opinion publique, confondant pédérastie et pédophilie. Ce qui s'est traduit, au niveau législatif, par la mise en place de lois décrétant une majorité sexuelle, permettant aux personnes ayant atteint cet âge d'avoir des relations sexuelles, sous certaines conditions néanmoins. Pour l’information, la majorité sexuelle en France est de 15 ans.

Éraste et Éromène, coupe attique à figures rouges, Ve siècle av. J.-C., musée du Louvre

La pédérastie en Grèce Antique

N.B:La pédérastie est une pratique culturelle et sexuelle courante dans la Grèce Antique, même si, selon les différentes cités grecques, les formes des relations pédérastes variait.

Le but de cet article n'est pas une description exhaustive de la pratique pédéraste à travers les différentes cités grecques, mais plutôt de faire une synthèse globale de cette pratique en Grèce Antique, notamment les pratiques de l'Athènes antique.

Les Grecs anciens semblent avoir été les premiers à s'être exprimés au sujet de la pédérastie, à l'avoir étudiée et à l'avoir organisée et érigée en institution dans certaines cités, notamment en Crète. En Crète Antique, les garçons, entrant dans l'adolescence, étaient enlevés, et formés durant plusieurs mois par un maître à la campagne afin de lui apprendre la chasse, le courage. En signe de reconnaissance envers son formateur, l'Éromène se livrait avec son Éraste à des activités sexuelles. À l'issue de cette période, le garçon était reconduit dans la cité, où l'on fêtait son retour et sa renaissance sociale, en tant qu'éphèbe, et citoyen. Ainsi, la pédérastie en Grèce Antique était extrêmement codifiée et institutionnelle, et de ce fait relativement répandue. La pédérastie aurait pour origine des rites initiatiques chez les sociétés préhistoriques du paléolithique.

La pédérastie supposait un lien de couple entre un homme, Éraste (l'initiateur) et un garçon Éromène (l'initié), où l'Éromène était âgé au minimum de 12 ans, c'est-à-dire déjà entré dans l'adolescence. Ce type de couple se retrouve dans la mythologie grecque, relevant ainsi la crédibilité de la pédérastie dans la Grèce Antique : par exemple existaient comme couples pédéraste : Zeus et Ganymède, Apollon et Hyacinthe, Apollon et Cyparisse, Héraclès et Iolaos, Thésée et Pirithoos, Achille et Patrocle

A noter que si la pédérastie était le couple adulte/adolescent le plus répandu, d'autre type de couples existaient également, telle que le couple femme/fille, qui aurait notamment existé dans l'Antiquité, en la personne de Sappho et de ses élèves, sans toutefois qu'il y ait eu d'équivalent féminin de l'institution pédérastique.

Conclusion

La pédérastie, loin de se réduire à une simple pratique sexuelle, était un véritable fait de société, un mode reconnu de formation des élites sur un mode ésotérique. La sexualité, encore non cloisonnée, ne différenciait alors pas, dans la Grèce Antique, homosexualité et pédérastie. Ce n'est que bien plus tard, au XXème siècle, qu'a été clairement différenciée la notion d'homosexualité et de pédérastie. Par la suite, l'opinion a assimilé pédérastie et pédophilie, jetant encore plus d'opprobre sur la notion de pédérastie qu’il n’y en avait précédemment.

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